La semence dans tous ses états (argumentaire)
Projections à VILLADIN (Aube)
dans le cadre de "Un dimanche à la campagne"
Dimanche 21 avril à 11h et 13h30
Projection du film « le semence dans tous ses états »
Film de Christophe GUYON (23 minutes)
avec les interview de Pierre RAHBI, une représentante de KOKOPELLI,
Christian VELOT (généticien).
L’affaire des OGM, remise récemment en lumière par la divulgation des résultats des recherches de Gilles Eric SERALINI, professeur de biologie moléculaire à l’université de CAEN, relance la polémique et conforte les opposants.
Les OGM « officiels », obtenus par incorporation de gènes bricolés provenant de bactéries, doivent faire l’objet d’un dossier toxicologique. Ce dossier présenté par le producteur d’OGM conclut donc toujours à l’innocuité de l’OGM proposé. Aucun service, européen ou national, n’est en mesure de contrôler cette étude. Le dossier lui même est considéré comme « secret industriel» et réputé non communicable. Durée de test réduite à 90 jours, exploitation statistique des résultats tendancieuse, cette méthode d’évaluation ne prouve en rien que l’OGM présenté est dénué de toxicité.
Au delà des OGM officiels, les plantes génétiquement bricolées, hybrides F1, modifiées par fusion cellulaire ou par mutagenèse provoquée, sont exemptées de toute étude toxicologique. ( Directive européenne 2001/18, article 2) Ces OGM « clandestins » posent pourtant les mêmes problèmes que les OGM « officiels ».
- Plantes stériles ou dégénératives obligeant les utilisateurs à racheter tous les ans de la semence.
- Grâce à ces plantes brevetées, quelques firmes agro-semencières sont en train de mettre la main progressivement sur les ressources alimentaires de la planète. Dèjà, 80% des plantes que l’on trouve en jardinerie sont génétiquement bricolées.
- Perte de biodiversité cultivée. 80% des légumes anciens, une ressource génétique et alimentaire irremplaçable, ont disparu. (Espèces jardinières et variétés anciennes de blé de maïs...)
- Les semences « officielles » consacrent l’agriculture intensive comme modèle unique, avec ses nuisances environnementales et condamnent les agricultures vivrières des pays pauvres.
- Les plantes OGM BT, fabriquant elles-mêmes un ou plusieurs insecticides, se défendent seules contre leurs prédateurs, mais ces plantes imprégnées d’insecticide n’ont jamais fait l’objet d’étude d’impact sur la faune sauvage et la vie du sol
- Les plantes insecticides détruisent aussi les insectes utiles, les papillons et impactent la vie des abeilles.
- Progressivement on voit apparaître des insectes résistants à l’insecticide produit par la plante.
- Les plantes OGM résistantes à un désherbant consacrent le remplacement du désherbage mécanique ou la rotation des cultures par le traitement au désherbant. De ce fait on trouve de plus en plus souvent de désherbants dans les eaux dites potables. (Sur 10 molécules chimiques trouvées dans l’eau du robinet 7 sont des désherbants)
- De plus en plus de plantes sauvages deviennent résistantes aux herbicides obligeant les agriculteurs à réutiliser des anciennes molécules très toxiques ou des cocktails mélangeant plusieurs produits.
- Les plantes OGM n’ont apporté aucun de gain de productivité.
Autre supercherie notoire, le COV (catalogue d’obtention végétale). Toutes les graines et semences commercialisables doivent être enregistrées dans le catalogue. Inscription payante, qui n’est « rentable » que pour de grosses productions. Les semences doivent répondre à 3 critères :
Distinction : la nouvelle semence doit être différente de celles existant déjà
Homogénéité : Toutes les graines doivent être identiques et générer des plantes identiques
Stabilité : Tous les ans la semence fournie aura les mêmes caractéristiques.
On applique ainsi aux végétaux les mêmes règles que pour les produits industriels. Deux critères au moins sont contestables.
Homogénéité : Les graines « homogènes » nécessitent un environnement artificialisé, celui pour lesquelles elles ont été créées (climat, eau, engrais...). Elles sont incapables de s’adapter à un changement d’environnement (conditions météo particulières, apparition d’un nouveau ravageur...). Les ressources génétiquesdes plantes cultivées ont été obtenues par le travail des paysans depuis plusieurs milliers d’années. Sélection évolutive des plantes selon le climat local, les ravageurs locaux, les habitudes alimentaires... Cette évolution génétique n’est possible que si les plantes possèdent une variabilité génétique, permettant à certaines plantes de s’adapter à des circonstances exceptionnelles.
Stabilité : Caractéristiquede plantes non adaptables aux environnements particuliers et non évolutives comme le sont les plantes « naturelles ».
Plusieurs mouvements citoyens contestent les orientations prises par les semenciers et les bricoleurs génétiques :
- Certains ont choisi de produire quelques variétés des graines naturelles et de les enregistrer au catalogue officiel (Graines Baumaux, ferme de Sainte-Marthe, Biau Germe, Germinance...)
- D ’autres ont opté pour l’application stricte du TIRPAA (traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture) adopté en juin 2004 mais non appliqué en France. C’est ainsi que Kokopelli est considéré comme hors la loi dans notre pays. ( Procès en cours avec Baumaux)
- D’autre enfin ont choisi de se développer hors circuits commerciaux :
Réseau Semences Paysannes qui reprend le travail de sélection au champ tel qu’il se pratiquait autrefois (sélection participative, tri à façon, semences dite « population » sur le maïs et les blés anciens...) sous couvert de recherche scientifique avec l’INRA.
Femmes semencières qui apprend aux jardinières les techniques de reproduction des graines de leur jardin. (Inde, Sénégal, France) faisant résonner en écho fertilité des femmes, fertilité du sol et fertilité des semences, pour une meilleure autonomie alimentaire.
Pour plus d’informations :
site : http://www.fotosintesia.com/