luttes
Convergences Notre-Dame-des-Landes CIGEO
Le rassemblement contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes les 5 et 6 juillet 2014 avait comme mot d’ordre " la convergence des luttes". C’est ainsi qu’à la ferme de Bellevue, centre de la manifestation, ont été évoqués conjointement : l’usine des 1000 vaches, le barrage de Testet dans le Tarn, les lignes TGV, l’incinérateur de la Rochelle, les projets de mines d’or, les forages pour les gaz de schiste, les lignes THT, les sites d’enfouissement nucléaires, la souveraineté alimentaire, l’aménagement du territoire, le traité transatlantique (TTIP/ TAFTA) et bien d’autres encore. Au delà des divergences de méthode, l’idée générale qui se dégageait des débats est une nécessaire convergence de toutes les forces militantes contre le dérèglement climatique et une mise en lumière de toutes les alternatives au système capitaliste et consumériste : Productions locales, AMAP, recyclage transformation, modes de déplacements alternatifs, économie solidaire, banques étiques, manifestations ALTERNATIBA** partout en France.
Irène Gunepin, militante anti-nucléaire, a rallié en vélo Bure, site du laboratoire CIGEO* et Notre-Dame-des-Landes. De passage à Villeneuve-sur-Yonne le 24 juin, elle nous a projeté le film "100 000 ans sous nos pieds" qui décrit l’état d’avancement des travaux du site d’enfouissement de déchets nucléaires de Bure, à la limite entre la Meuse et la Haute-Marne. Les géologues affirment que l’épaisse couche d’argile qui entoure le site, à 500 mètres de profondeur, est un coffre-fort géologique. On pourra donc y enfouir des déchets nucléaires à vie longue et tout sera contrôlé et surveillé. La méfiance des opposants est fondée sur des incidents qui ont frappé des sites d’enfouissement profonds de déchets dangereux.
Asse (Allemagne) : 125 000 fûts de déchets radioactifs, à 700 mètres de profondeur, dans une ancienne mine de sel et de potasse, garantie totalement sûre et sèche pour au moins 10 000 ans. Actuellement, les voûtes de sel se délitent, l’eau commence à envahir la mine, les fûts baignent dans la saumure et sont maintenant irrécupérables. La situation est devenue incontrôlable.
Wittelsheim (France) : 44 000 tonnes de déchets chimiques toxiques, entreposés à 500 mètres de profondeur dans une ancienne mine de sel, par la société Stocamine. On y trouve arsenic, composés de chrome, de mercure, de l’amiante...En 2002 un incendie se déclare au fond. Les galeries sont en partie effondrées, l’atmosphère au fond est si toxique que toute récupération des fûts est impossible.
Carlsbad, Nouveau-Mexique (USA) : le site WIPP, Waste Isolation Pilote Plan, réalisé à 800 mètres de profondeur était destiné au stockage de plutonium et d’américium provenant des activités nucléaire et du démantèlement de bombes nucléaires (Accords SALT de 1972 et START de 1979). En février 2014, la voûte d’une galerie s’est effondrée, provoquant l’éclatement de plusieurs colis de déchets. Actuellement, la radioactivité au fond est telle que toute intervention humaine est impossible. Des gaz radioactifs remontent par les puits d’aération.
Tous ces sites pilotes, qui avaient été déclarés absolument sûrs, ont été victimes d’accidents "imprévisibles" et irrémédiables. De quoi justifier la ferme opposition au projet CIGEO.
* CIGEO : Centre Industriel de stockage GEOlogique, géré par l’ANDRA, Agence Nationale pour la gestion des Déchets RAdioactifs.
** ALTERNATIBA: Grande manifestation des alternatives qui a eu lieu à Bayonne en 2013. Cette manifestation était organisée par l'association BIZI.
Source principale: revue de Sortir Du Nucléaire