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Défendre l'environnement

Un dernier verre pour la (fausse) route ?

25 Novembre 2012 , Rédigé par ADENY Publié dans #Editos

L’humanité est gravement malade. Les diagnostics qui s’accumulent depuis plus de dix ans ne laissent aucun doute sur l’ensemble des pathologies dont elle est atteinte. Deux raisons majeures à cela, étroitement imbriquées : l’épuisement de la plupart des ressources sur lesquelles repose le modèle économique actuel et le risque d’emballement des phénomènes liés aux perturbations que nous faisons subir à la biosphère. Disons-le tout net, si cet emballement survenait, nous aurions autant de chance d’y faire face que d’arrêter un tsunami avec une boîte de mouchoirs en papier.

On peut citer comme particulièrement pénalisant pour l’avenir de l’humanité : le réchauffement climatique et son cortège de catastrophes « naturelles », l’extinction des espèces, l’épuisement des sols, le manque chronique d’eau douce, l’acidification des océans, la pollution chimique généralisée (eau, sols, atmosphère)…

Bonne nouvelle, cependant : il est encore possible de sauver le malade. En commençant par cesser de laisser dériver les émissions de gaz à effet de serre. En 2009, le projet européen ADAM a estimé le coût du sauvetage climatique à 2,5% du PIB mondial : c’est donné, comparé aux dégâts humains et matériels qui résulteraient de l’absence d’action. Lord Isaac STERN l’assurait déjà en 2006 dans son excellent rapport sur l’état de la planète.

Ce constat devrait faire l’unanimité, quitte ensuite à ce que le débat s’instaure sur le choix des remèdes à appliquer… Or, sans relâche, aidés par les grands médias qui ne résistent jamais au plaisir d’entretenir la controverse, les résultats de recherches les plus incontournables sont décrédibilisés par des imposteurs n’ayant aucune compétence sur les sujets qu’ils attaquent (Cf. Claude Allègre et le changement climatique). À qui profite cette imposture ? Aux partisans du libre marché que le mot « régulation » rend enragés, à ceux que la foi inébranlable dans la science « qui-résout-tous-les-problèmes » aveugle sur les limites physiques de la planète, et surtout aux responsables directs de la surexploitation des ressources, industriels et financiers qui en tirent fortune et pouvoir. Plutôt que d’accepter qu’une taxe suffisante sur les émissions de CO2 puisse réorienter massivement les investissements, ces trois acteurs sont à la manœuvre pour empêcher que les activités économiques soient subordonnées à la survie de l’humanité. Ils entendent profiter sans limites de notre addiction aux énergies fossiles : les plus disponibles se raréfient ? Qu’importe, ils veulent extraire jusqu’à la dernière goutte des réserves les moins accessibles de pétrole et de gaz*, quel qu’en soit le prix écologique, ils veulent reprendre l’exploitation du charbon qu’ils dédaignaient hier, ils parlent avec des trémolos dans la voix des magnifiques perspectives qu’offriraient les hydrates de méthane**!

Nous opposons à cette suicidaire folie extractive l’absolue certitude qu’il est possible, qu’il est indispensable, de faire autrement, par une transition énergétique de grande ampleur capable d’assurer confort et prospérité aux humains d’aujourd’hui, sans oblitérer l’avenir des générations futures.

* Sables bitumineux, pétrole et gaz de schiste, off-shore

** Composés solides, présents dans les régions arctiques (pergélisol) ou dans les fonds océaniques

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